Comanechi + Blood Red Shoes + Le Loup + Chris Garneau @ Le Grand Mix (Tourcoing, FR) 26/02/08

Publié le par Puissance 4



Le Grand Mix nous gratifiait ce soir d’une toute nouvelle initiative (à ce qu’il me semble du moins) appelée « Le Grand Mix défriche ». Nom aussi étrange que bien choisi car le but de ce type de soirée semble bien d’être de faire découvrir des groupes encore trop méconnus à un public large, le tout pour une somme modique (d’ailleurs ce soir c’était gratuit pour les abonnés). L’affiche était, pour le moins éclectique puisqu’elle proposait des groupes d’horizons très variés, et à vrai dire je n’en connaissais que deux sur les quatre présents ce soir.

 

Chris Garneau était le premier à investir la scène, pour une pop très mélodique toute en douceur et finesse. Peut-être un peu trop d’ailleurs, le set fut bien plat, seule la voix a semblé décoller à quelques rares instants, et ce n’était pas franchement transcendant, et lorsqu’elle se calmait, elle demeurait très plaintive et agaçante. Bref vous l’aurez compris je ne suis vraiment pas fan. Pour autant ce n’était pas atroce mais quand même un peu chiant.

 

Le Loup se pointent ensuite, ils sont venus en nombre, je ne les connaissais pas non plus, et là je dois dire que j’ai franchement apprécié. Une musique assez indéfinissable, un peu progressif mais pas dans le sens « old fashion » et terriblement risible du terme (je n’aime pas le rock et le metal progressif personnellement de toute façon). Et puis un côté déstructuré et barré, quelque part entre The Ex et Animal Collective, rien que là on va très loin dans les influences. Le chanteur, tantôt au clavier, tantôt à la guitare et même au banjo, et franchement possédé par sa musique, et c’est assurément communicatif. Une bonne découverte donc.

 

Blood Red Shoes, enfin un groupe que je connaissais un peu, j’avais dû entendre un ou deux titres et ça ne m’avait honnêtement pas choqué mais pas laissé non plus de souvenir impérissable… Cela dit, on m’en avait dit énormément de bien, j’attendais donc de voir ce qui allait se passer. Intro de concert sur « Bombtrack » de Rage Against The Machine, le groupe arrive sur scène alors que ce bon vieux Zach de la Rocha s’égosille encore sur le cd « Buuuuuuurn ! buuuuurn ! yeah you gonna buuuuuuuurn ! », des frissons, l’adolescence, les années 90 tout ça… Bref, on a déjà une certaine sympathie pour le groupe du coup. Le concert s’avèrera globalement efficace, beaucoup de titres de 2 à 3 minutes, plus ou moins bien réussi, le son de guitare est assez bon, une bonne disto, j’avais un peu peur de me retrouver avec un énième groupe à son clair dont on entend que les aigus… il n’en n’est rien, le batteur correct tombe justement un peu parfois dans le piège des riffs de batterie clichés de toute cette scène « cling cling »… (le combo  charleston/caisse claire/charleston/caisse claire faisant légion dans 90% des jeunes groupes, il est par la même occasion devenu le riff le plus agaçant des années 2000). Quelques morceaux font bien remuer l’assistance, toutefois ça n’est tout de même pas la folie qu’on m’avait annoncée, il n’y a pas de véritable tube capable de transporter et de faire prendre une dimension supplémentaire à ce show. Et puis bon, je sais que « c’est le concept » mais ce duo guitare/Batterie manque cruellement de basse, je suis sûr que certains titres pourraient justement devenir des tubes avec une bonne ligne efficace.

 

Enfin Comanechi, mes chouchous depuis qu’une copine m’a parlé d’eux ! J’en attendais beaucoup, je n’ai pas été déçu ! Véritable rouleau compresseur, le groupe a dépucelé plus d’un tympan encore vierge toute acouphène ce soir. La batteuse/chanteuse, terriblement sexy, a un fou rire permanent scotché au visage alors qu’on ne peut apercevoir que les cheveux de son loufoque mais diablement jouissif de guitariste. Premier morceau, très court, comme la plupart des morceaux du groupe d’ailleurs, ils font dans l’énergie pure, pas dans le songwriting ou autre chose. Ils sont véritablement là pour nous mettre une claque, et ils ne comptent pas lésiner sur les moyens pour arriver à leurs fins. Deuxième morceau, le guitariste entame une intro, puis voulant se décaler chope dans un cable et se casse la gueule à terre… Akiko mets un moment à réagir derrière sa batterie puis éclate de rire en criant « Yeaaaaaaaaaaaaaaaaah », moment rock ‘n roll, franche rigolade, la foule est conquise par ce duo qui ne se prend pas la tête. Simon se relève, le show reprend. Le son est franchement massif, et c’est déjà quelque chose quand la guitare est jouée sur l’ampli guitare mais alors quand Simon switche sur l’ampli basse Ampeg c’est carrément de la disto comme s’il en pleuvait, ouais, une averse, un orange, une tempête de son gras distillé rien que pour nous. Le groupe joue évidemment les tubes : « Mike’s Birthday », « Naked », « My Pussy » et l’inévitable « Death of you » qui met tout le monde en transe.

Le set se termine, on a pas regardé l’heure, on veut pas regarder l’heure, on voudrait juste que ces instants là durent encore et encore. Mais ils reviendront car les Comanechi aiment la scène et ils passeront et repasseront encore, du moins on l’espère, armés de leurs dizaines de 7’’ à vendre (à quand un album les enfants merde !).

 

En clair une soirée haute en sensations, et au final, si l’assemblage de tout ces groupes pouvait paraitre étrange, la soirée a été une montée vraiment continue et superbement bien gérée. Une belle réussite donc que cette initiative du grand mix. A noter que la salle remet le couvert le 28 avril, avec encore une affiche de malade, cette fois plus orientée hip-hop et musiques électroniques puisque ce sont les énormissimes « rappeurs industriels » de Dälek qui officieront aux côtés de Dub Trio, Why ? et Sibot & Spoek are Playdoe. Une soirée qui promet encore, donc, d’être excellente.


http://www.myspace.com/comanechi

http://www.myspace.com/legrandmix

Publié dans Chroniques de concerts

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