Ruby Throat @ Café de la Danse (Paris, FR) 21/04/08

Publié le par Puissance 4





Alors on va passer très rapidement sur la première partie, d’autant qu’il y en avait théoriquement deux, dont school of language et au final il n’y en a eu qu’une et je n’ai pas pu savoir quel groupe avait finalement joué. Ce fut par ailleurs très anecdotique, une sorte de Coldplay avec un mec qui imite Ian Curtis… assez moche donc, beaucoup de piano et puis un dvd qui diffuse à la fois tous les autres instruments et des vidéos assez cheaps… Il y avait aussi un bassiste mais on ne sait pas trop à quoi il servait car il jouait, la plupart du temps, les mêmes parties que sur le dvd, et en plus on ne l’entendait presque pas…

Bref, petite frayeur lorsque j’apprends pendant le changement de plateau que Katie Jane Garside, habituellement héroïne de Queen Adreena et donc, membre du duo Ruby Throat aux côtés du guitariste Chris Wittingham, s’est plainte de sa voix dans l’après-midi. Au vu de l’album assez somptueux et très axé sur la voix de Katie Jane, on comprend bien mon inquiétude je pense.

L’équipe technique installe donc le matériel du groupe : le micro de Katie Jane, et puis les 3 guitares (une électrique, une electro-acoustique et une slide) et les pédales d’effets de Chris, si mes souvenirs sont bons il a aussi joué sur un ampli Fender, je me rappelle plus trop. Et puis aussi, il y a tout le décor de scène à installer : un fauteuil de cuir, une petite table en bois, un lampadaire, des miroirs, des bougies, et puis la fameuse chaise blanche en fer de Katie Jane, qui a elle aussi fait le voyage comme à l’accoutumée.

Chris est le premier sur scène, il commence par looper quelques riffs sur sa stratocaster, et il est ensuite rejoint par une Katie Jane visiblement heureuse d’être là, grand sourire, petite théière et tasse à la main, sans doute pour soigner sa voix au fur et à mesure du concert. Contrairement au concert à Radio France avec Hector Zazou, elle a repris son accoutrement de scène habituel, où elle ressemble plus que jamais à une sorte d’apparition féérique avec sa robe déchirée et ses fleurs dans les cheveux.

Le premier morceau débute donc, et on est tout de suite soufflés par la voix époustouflante de Katie Jane, servie sans nul doute également par un son assez exceptionnel dans la salle. Quelques frissons plus loin, le groupe entame son « tube », déjà en écoute sur le myspace depuis un bail : « House of the thieves », le public, visiblement averti, reconnait instantanément et pousse un cri de joie.

Les morceaux s’enchainent, Katie Jane reste relativement sobre dans son jeu de scène, sans doute pour se concentrer sur les paroles (il y en a beaucoup plus que sur ses autres disques) et pour soigner sa prestation vocale, et on doit dire que ça convient parfaitement à ce set dépouillé, et même minimaliste. Il y a une sorte d’ambiance intime dans ce show, sûrement alimentée par le décor de scène qui fait qu’on s’imagine aisément, dans une maison, tous assis tranquillement à écouter Katie Jane et Chris nous jouer des morceaux lors d’une soirée, au coin du feu... bon certes, je m’égare et ça a l’air cliché comme ça, mais cette impression d’intimité a vraiment été très forte et le concert a été fait de petits riens qui faisaient tout. Il manquait ici et là un petit coup de basse, des percussions ou même juste un tambourin, mais ce ne fut pas vraiment un obstacle pour apprécier le concert.

Le groupe enchaine l’album dans son intégralité (ou presque ?) et nous gratifie même d’une reprise de Pretty Polly (morceau traditionnel lui aussi joué par Queen Adreena), en acoustique, version assez magistrale, jusqu’à ce que Chris mette de la disto sur son electro-acoustique pour la fin, et là je dois dire que ce fut assez dégueulasse, mais bon ça n’a pas suffit à gâcher le début du titre.

Après quelques passages carrément plus noisy, le groupe s’éclipse dans un dernier chuchotement folk très mélodique. Le public, unanime et contemplatif en veut plus, ils reviennent donc sur scène, apparemment assez surpris d’avoir à faire un encore ! Katie Jane nous disant même qu’ils ne savaient plus trop quoi jouer « Well this is the end of our repertoire ! » s’exclame-t-elle, pour finir elle annonce un morceau dont je n’ai pas retenu le titre, dans la lignée des précédents, et après nous avoir salués, ils s’en vont se reposer en loge, pour de bon cette fois.

Prestation assez incroyable donc, d’un groupe dont on attendait peut-être finalement pas tant. Katie Jane nous a véritablement transcendé malgré les conditions qu’on connait. Elle avait aussi l’air très heureuse et affichait un sourire pratiquement de bout en bout, affirmant même au public, être très contente d’être ici.

En clair, ce projet parallèle de la Reine Adreena a un réel potentiel, et on imagine assez facilement après ce concert, les directions très intéressantes (et multiples) qu’il pourrait prendre. Une affaire à suivre de très très près donc. Et pour rester dans l’actualité, il n’y a plus qu’à attendre la prochaine venue de Katie Jane à Paris, dans 2 semaines, mais avec Queen Adreena cette fois.

Ecouter Ruby Throat : http://www.myspace.com/katiejanegarsiderubythroat

Publié dans Chroniques de concerts

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