Portishead - Third

Publié le par Puissance 4




Après tant d’années, qu’espérer d’un groupe comme Portishead ? Un album sympa ? Un petit souffle de nostalgie ? C’est probablement ce à quoi on pouvait s’attendre, un album modeste, pas mauvais, pas excellent. C’était sans compter sur l’exigence d’un groupe qui semble n’avoir rien perdu de sa superbe avec les années.

 
Third est un de ces albums déroutants, venus d’ailleurs, qui ne laissent pas indifférent, on l’aime ou on le déteste, mais on ne peut pas l’écouter sans rien ressentir, les Portishead semblent y avoir mis tellement de cœur et d’acharnement que ce n’est simplement pas possible.

 
Le premier mot qui me vient à l’esprit, en écrivant cet article, est « contradiction », car le disque en est réellement un tissu. Il y a une opposition entre ces morceaux si minimalistes et ce disque à l’aspect général si massif, tout semble différent et pourtant tout y semble cohérent. Minimaliste comme je l’ai dit, et pourtant chaque piste est taillée et peaufinée avec une précision d’orfèvre. Il y a aussi ces sonorités, tellement Portishead, noyées au milieu d’un océan de nouveautés sonores pour le groupe. C’est vraiment une expérience étrange lorsqu’on connait bien la carrière du groupe.

 
D’abord étonné, on entre cela dit très rapidement dans une sorte de transe, ce disque est assez répétitif, mais diablement efficace. Cependant il se bonifie avec les écoutes… contradiction ? Et oui toujours.

 
En terme de production, celle-ci reste relativement sobre et convient assez bien à ce disque qui envoie un son tout de même assez froid il faut bien le dire, adouci par des basses bien présentes.

 
On savait Portishead très éclectiques (leur carte blanche au ATP Festival était des plus étonnantes), mais on ne se doutait pas qu’ils s’apprêtaient à appliquer tout ce mélange d’influences (aussi bien venues de Earth et Sunn O))) que de Sleep et Om) à leur propre musique.

 
Au final, un disque vraiment savoureux qui va longtemps squatter nos platines, un véritable bijou qu’on attendait franchement pas. Et en plus ils sont apparemment de retour en forme sur scène… Vraiment 2008 est l’année Portishead, l’année où le groupe aura su transformer ses contradictions en contraddiction.


Ecouter Portishead : http://www.myspace.com/portisheadalbum3

Publié dans Chroniques de disques

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